C’est avec le cœur chaviré par les émotions que la députée de Matapédia, Danielle Doyer, a annoncé cet après-midi (vendredi) à la bibliothèque Jean-Louis-Desrosiers de Mont-Joli, qu’elle ne sera pas candidate du Parti québécois dans la circonscription de Matane-Matapédia lors du prochain scrutin.
Entourée du président de l’exécutif du Parti Québécois dans Matapédia, André Gagnon et d’un de ses fidèles délégué, Bernard Dupéré, Danielle Doyer a tenté de livrer un texte que vous pourrez lire intégralement plus loin. Les larmes lui sont venues vite aux yeux et c’est la gorge serrée qu’elle a demandé à M. Gagnon de poursuivre. Quelques instants plus tard, Mme Doyer a cependant pu reprendre. « Écoutez, c’est 17 ans et demi de travail pour les citoyennes et citoyens de Matapédia que je laisse derrière moi, dit-elle. Je m’étais pourtant promis de ne pas être aussi émotive », de confier Mme Doyer aux nombreux journalistes présents. Aux questions de ceux-ci, la députée de Matapédia a expliqué qu’elle quittait en raison de la lourdeur de la tâche qui s’annonçait. Dans le seul comté de Matapédia, nous comptons 45 municipalités qui s’attendent toutes à obtenir le soutien de leur députée dans différents dossiers. La circonscription de Matane-Matapédia comprendra 3 MRC, La Mitis, Matane et Matapédia. Il deviendra alors presque impossible de suffire à la tâche, d’expliquer Danielle Doyer. Celle-ci avoue toutefois qu’elle a bien failli changer d’idée devant l’empressement du député de Matane, Pascal Bérubé, à la voir s’écarter d’une éventuelle investiture à titre de candidate du Parti Québécois pour le nouveau comté. « Mais je serais restée par orgueil et non pour les bonnes raisons, à savoir de bien servir la population », dit-elle. Mme Doyer entend toutefois remplir son mandat jusqu’à ce que le Premier Ministre décide de déclencher des élections générales. « À la limite, ça pourrait aller jusqu’au 8 décembre 2013 », dit-elle, en blaguant à demi. Toutes les portes sont ouvertes pour celle qui possède une vaste expérience des commissions parlementaires et des missions à l’étranger sans oublier sa maîtrise en développement régional. Pourquoi pas tout bonnement une petite retraite tranquille qui lui permette de passer plus de temps avec ses proches? Possible…mais il nous semble à titre d’observateur, que Danielle Doyer aura beaucoup de difficulté à se retirer de toute forme d’intervention sur les scènes politiques, quelles qu’elles soient. D’ailleurs, Mme Doyer n’a pas fermé la porte à une éventuelle candidature à la mairie de Mont-Joli. « Tout est possible », dit-elle. « Mais il faudrait que je sois assurée d’être entourée d’une équipe optimiste et centrée sur le développement de la ville, un peu comme le message que véhicule le nouveau comité de citoyens qui vient d’être formé, sinon, c’est sans intérêt », dit-elle. Mme Doyer évoque même la possibilité d’aller travailler quelques mois en Amérique latine pour aider les groupes de femmes en faisant référence à la COPA (Confédération parlementaire des Amériques) de laquelle son collègue libéral, le député de Westmount et Président de l’Assemblée Nationale, est aussi Président du Comité exécutif. Quand une porte se ferme en politique, plusieurs autres s’ouvrent, de conclure la députée de Matapédia, Danielle Doyer.
VOICI MAINTENANT DANS SON INTÉGRALITÉ LE TEXTE QUE MME DOYER A LU LORS DE SON ANNONCE DU 17 FÉVRIER 2012
DANIELLE DOYER NE SERA PAS CANDIDATE DANS MATANE-MATAPÉDIA
Mont-Joli, le 17 février 2012 – La députée de Matapédia, madame Danielle Doyer annonce qu’elle ne sera pas candidate du Parti québécois dans la circonscription de Matane-Matapédia lors du prochain scrutin. Celle qui occupe aujourd’hui les fonctions de porte-parole de l’opposition officielle en matière de services sociaux et qui est présidente de la Commission des transports et de l'environnement a été élue pour la première fois dans Matapédia aux élections générales du 12 septembre 1994, et réélue sans interruption les 4 élections suivantes. Elle a aussi été candidate dans Gaspé en 1989.
« Ma réflexion a été longue. Il n’a pas été facile pour moi de prendre la décision que j’annonce aujourd’hui, après près de 18 ans en politique. J’aime mon travail de députée. J’ai encore beaucoup de satisfaction à appuyer les gens de la circonscription de Matapédia dans les multiples projets qu’ils portent. J’aime veiller aux intérêts du Québec, particulièrement attaqués actuellement par le gouvernement Harper qui est trop souvent en porte-à-faux avec nos valeurs. Toutefois, les changements apportés à la carte électorale, le désir de passer plus de temps de qualité avec mes proches, entre autres éléments, m’amènent à ce choix de ne pas me représenter », de mentionner Danielle Doyer.
« Je me suis toujours fait un devoir d’être présente au maximum pour la population qui m’a fait confiance à 5 reprises. Dans un comté s’étendant sur 34 municipalités et 2 MRC, cela signifie beaucoup d’événements, de projets, de cas personnels, de demandes d’organismes et aussi, d’heures de déplacements. Vouloir continuer à travailler comme je le fais dans une circonscription encore plus grande, avec 3 MRC, 45 villes et villages m’est impossible. Devenir une députée fantôme n’est pas une option. Je serais trop insatisfaite de ne pouvoir accorder autant d’attention que je le souhaite aux citoyennes et citoyens, aux représentants des municipalités et organismes locaux, aux entreprises, entre autres », de poursuivre la députée de Matapédia.
« Il ne faut pas oublier toutes les autres fonctions qu’un parlementaire exerce comme députéE. Nous sommes absents de notre circonscription la moitié du temps, en commission parlementaire ou au salon bleu. Nous avons un rôle d’ombudsman, de législateur, de contrôleur de l’État et des organismes qui y sont reliés. Je veux partager avec vous que ces rôles font partie de mon travail. Je les apprécie particulièrement, surtout travailler à bonifier des projets de loi. L’importance de toutes ces fonctions est malheureusement encore méconnue d’un trop grand nombre de personnes » de préciser la députée.
« J’ai toujours mis la même énergie à mon travail de soutien auprès d’un individu, d’un organisme, d’une municipalité, d’une entreprise, quelle que soit l’ampleur de la demande. J’ai retiré de la satisfaction autant des petites victoires que des grandes, car elles permettaient d’améliorer le sort de mes concitoyens. Je suis fière des réalisations accomplies au cours de mes cinq mandats dont entre autres le développement ou l’amélioration des services de santé ou services sociaux, des infrastructures municipales, scolaires, le logement social, l’entretien du réseau routier, dont le prolongement de l’autoroute 20, l’élaboration de la première politique nationale de la ruralité, des CPE qui ont été bâtis, agrandis et développés, Je pourrais encore en nommer des dizaines, mais le but aujourd’hui n’est pas de faire mon bilan », de souligner la députée de Matapédia.
« En effet, le bilan de mes années en tant que députée de Matapédia, je le garde pour plus tard. Pour le moment, le travail est loin d’être terminé. Je demeurerai une députée active jusqu’au jour des prochaines élections générales. Les citoyens du comté de Matapédia et les gens du Québec, dans le cadre de mes responsabilités de porte-parole dans les dossiers de services sociaux, peuvent compter sur moi pour les défendre jusqu’au bout et continuer de les représenter avec ténacité afin d’obtenir une amélioration constante de leur situation », d’ajouter la députée.
« Bref, je suis extrêmement fière du travail accompli et de la collaboration que j’ai eue pendant les deux dernières décennies. Je remercie toutes les personnes qui m’ont appuyée dans l’exercice de mon travail de députée, qui ont fait et font partie de mon personnel. Vous me permettrez de vous dire que sans toutes les personnes qui ont été là pour me faire élire au Parti québécois et qui ensuite ont continué à m’accorder leur soutien de diverses façons, je n’aurais pas pu être députée pendant toutes ces années. Je les remercie d’avoir été là, surtout dans les moments difficiles. Je dis aussi aux gens qui m’ont accordé leur confiance lors des différents scrutins que j’ai toujours été fière de les représenter. Je le suis encore et le resterai », de dire la députée de Matapédia.
« Je veux d’ailleurs remercier les personnes des différents médias, autant de la circonscription de Matapédia, de ma région du Bas-Saint-Laurent, de celle de la Gaspésie, des autres régions, et du national, qui ont travaillé pendant toutes ces années et le font encore à informer la population. Merci grandement à vous toutes et tous. Mon regret reste toutefois de ne pas avoir pu réaliser la souveraineté du Québec, qui m’apparaît plus que jamais essentielle à faire, au cours de mon implication en politique active. Cela est d’autant plus frustrant quand on connaît aujourd’hui les éléments mis au grand jour lors de la commission Gomery et l’ineptie du gouvernement Harper qui sévit actuellement à Ottawa. Soyez assurés que j’aurai toujours à cœur de m’impliquer pour l’atteinte de cet idéal qu’est la souveraineté du Québec », de conclure Danielle Doyer.