Le Syndicat des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes de l'Est du Québec (SIIIEQ), lors d'une consultation de ses membres en 2010, s'est prononcé officiellement contre la formation du baccalauréat obligatoire pour les infirmières.
Cette position, à l'instar de celle de sa fédération (FSQ) et de la centrale (CSQ), a été présentée et argumentée aux différentes instances soit OIIQ, agence régionale Bas-Saint-Laurent et Gaspésie-Iles-de-la-Madeleine, aux directions des ressources humaines des CSSS de la région.
Le syndicat s'attend à ce que d'ici quelques semaines, le ministre de la santé, M. Hébert, prenne position.
Selon la présidente, Mme Micheline Barriault : "Nous croyons que le système de santé a besoin de l'ensemble des titres d'emploi d'infirmière qui existent actuellement, infirmière auxiliaire (DEP), infirmière (DEC), infirmière clinicienne (baccalauréat) et même infirmière praticienne (maîtrise).
Chaque infirmière, selon son champ de compétence, donne des soins sécuritaires et professionnels, et ce, en autant que les directions laissent le temps nécessaire à donner des soins de qualité.
Le baccalauréat obligatoire aurait selon nous des conséquences désastreuses sur l'attraction dans la profession et la rétention. Un programme décentralisé est actuellement en cours à Matane, Gaspé et New Carlisle pour offrir le baccalauréat et permet à celles qui ont plus d'expérience de parfaire leur formation. Une entente patronale/syndicale permet le remboursement des frais de scolarité et donne certains avantages sociaux, ce qui représente près de 10 000 $ pour la durée du baccalauréat. Une autre entente permet aux infirmières auxiliaires de faire leur cours d'infirmière en ayant une rémunération 7/14 à Maria, Chandler et Gaspé et Mont-Joli.
Ces ententes ne seront plus possibles dans le cadre d'un baccalauréat obligatoire. Les montants nécessaires seront trop élevés. Ces deux programmes permettent actuellement de former une centaine de personnes. Alors, pour quelle raison mettre tous ces efforts en péril?"
Le syndicat adresse aujourd'hui même une demande aux députés de la région afin qu'ils interviennent auprès du ministre Hébert et tentent d'influencer sa décision.
"Le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie ne peuvent se permettre un délai de deux ans sans nouvelle cohorte d'infirmières, ce qui serait le cas si le baccalauréat devenait obligatoire. Nous croyons qu'il vaut mieux investir dans la formation en cours d'emploi, le mentorat pour les nouvelles recrues, la diminution de la surcharge de travail et que le gouvernement cesse les compressions dans le réseau de la santé", de conclure Mme Barriault, présidente.
Rappelons que le SIIIEQ, affilié à la CSQ (Centrale des syndicats du Québec), représente 1600 membres répartis dans cinq CSSS du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie.