Les Paramédics du Bas-Saint-Laurent en grève pour le respect

Les négociations pour le renouvellement des conventions collectives des 3300 paramédics québécois membres de la CSN avancent à pas de tortue, bien qu’elles soient échues depuis avril 2023. Au coeur du litige : la volonté du gouvernement de la CAQ de diminuer la rémunération des paramédics – jusqu’à quatre dollars l’heure pour certains. La CSN représente une trentaine de paramédics à Témiscouata-sur-le-Lac. Ceux-ci ont tenu une vaste opération de visibilité, vendredi, notamment en déployant une immense bannière aux abords d’une grande artère pour alerter la population : ce que demande le gouvernement en négociation accélérerait l’exode des paramédics vers d’autres professions.

« Tous les jours, tous les soirs, toutes les nuits, les paramédics nous sommes là pour la population, rappelle le Président du Syndicat des paramédics du Bas-Saint-Laurent–CSN, Jacques Potvin. C’est frustrant de constater que le gouvernement ne reconnaît pas notre travail, qu’il se fout des difficultés que nous vivons au quotidien. Il ne cherche pas à améliorer les services, seulement à en diminuer les coûts. »

En négociation, le gouvernement laisse entendre que les paramédics pourraient bénéficier des mêmes augmentations de salaire que celles négociées avec le Front commun moyennant certaines contreparties. Cependant, du même souffle, il rejette toute réévaluation de l’emploi de paramédic et veut même couper jusqu’à 10 % de leur rémunération actuelle. Or, les données sont implacables : il est de plus en plus difficile de recruter des paramédics au Québec et surtout, de les retenir dans le secteur.
Le vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN, Louis Bernier, déplore l’incapacité du gouvernement de la CAQ d’en venir à des ententes avec de nombreux groupes de salarié-es des organismes gouvernementaux. « Ce n’est pas normal que des paramédics soient forcés de se mettre en grève pour s’opposer à une baisse de salaire. Le gouvernement se plaît à désigner les syndicats comme responsables de tous les maux. Difficile de ne pas penser que c’est précisément parce que la grève légale des paramédics est lourdement balisée que le gouvernement se traîne les pieds depuis deux ans et demi. »