Rencontre du conseil d’administration du CISSS du Bas-Saint-Laurent inquiétante selon la CSN

Catégorie : Santé Écrit par marc

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Les représentants du syndicat CSN des technicien-nes et professionnel-les du CISSS du Bas-Saint-Laurent sont repartis inquiets de la rencontre publique du Conseil d’administration de leur établissement. Bien que ne souhaitant pas commenter un dossier en particulier, qui a été présenté dans le cadre d’une intervention d’un usager, le syndicat a souhaité rappeler qu’il avait déjà dénoncé les mesures d’optimisation budgétaires dans les services du CRDI-TED. Le programme d’intervention comportementale intensive (I.C.I.) s’adresse aux enfants de 0 à 5 ans ayant reçu un diagnostic de trouble du spectre de l’autisme et à leur famille. Il vise à améliorer le fonctionnement cognitif, le langage et les comportements adaptatifs de ces enfants pour faciliter leur intégration et leur cheminement scolaire.

« En juin dernier, nous évoquions nos grandes inquiétudes en regard des coupures de services au programme I.C.I. À l’origine, nous estimons que pour l’ensemble du Bas-Saint-Laurent, environ 540 heures par semaine étaient dispensées directement à une clientèle vulnérable. Ce nombre a chuté à 130 heures par semaine, il y a quelques jours » de déclarer Sherley-Anne Claveau, représentante syndicale au CRDI-TED. Le syndicat estime que ce service était auparavant dispensé par une trentaine d’éducatrices et d’éducateurs et qu’aujourd’hui, seulement une dizaine est affectée à ce programme.  Le syndicat craint pour la qualité des services dispensés, car une nouvelle cohorte d’enfants sera référée dans quelques semaines. « L’institut national d’excellence en santé et en services sociaux recommande qu’un niveau d’intensité minimal soit dispensé à raison de 20 heures par semaine. Or, nous sommes bien en deçà de cette recommandation. Certaines familles sont actuellement à 11 heures par semaine et on craint que cela ne diminue encore avec la nouvelle cohorte. Oui, les éducatrices et les éducateurs travaillent moins d’heures, mais ce qui nous touche le plus, c’est que ces coupures se font sur le dos des enfants, en grand besoin de stimulation et cela risque de compromettre leur développement et donc, leur avenir » de poursuivre Madame Claveau.

Le syndicat est aussi intervenu afin d’avoir des réponses concernant le projet Optilab en indiquant que les technologistes médicaux sont très inquiets à tous les niveaux. Beaucoup craignent une délocalisation, d’autres une perte d’emploi, et tous sont préoccupés sur la façon dont seront réalisées les analyses. « On se sait pas comment le réseau de distribution sera organisé, on sait que des évaluations de l’organisation du travail ont été faites dans cinq laboratoires pilotes ailleurs au Québec, mais on ne sait pas si la réalité de ces laboratoires correspond à celle de nos laboratoires en région. Bref, selon le ministre Barrette et ses députés, il n’y a pas d’improvisation, mais nous sommes aucunement en mesure de savoir ce qui nous attend dans les prochaines semaines » de poursuivre Kate Vézina, membre du conseil exécutif transitoire et technologiste médicale.

Finalement, le syndicat est aussi intervenu au sujet de la délocalisation des services sociaux des CLSC vers les GMF et il a fait part de ses inquiétudes sur la continuité clinique. « De fait, les personnes intervenantes seront transférées dans les CLSC avec leur charge de cas et n’assureront plus les services au reste de la population, mais uniquement aux patients inscrits au GMF. Les listes d’attentes sont déjà de plusieurs mois dans beaucoup de CLSC, avec moins de ressources, elles s’allongeront invariablement. Ce ne sont pas toutes les personnes qui vivent des difficultés familiales ou de santé mentale qui ont accès à un médecin en GMF. Nos membres craignent que ces personnes vulnérables ne soient laissées pour compte. Certains professionnels ont choisi de démissionner et de se tourner vers une pratique privée, plutôt que de vivre ce changement de pratique non souhaité, ce qui ajoute à la pénurie de main d’œuvre » de conclure Vincent Couture, porte-parole du syndicat.

Le syndicat des technicien-nes et professionnel-les du CISSS du Bas-Saint-Laurent de la Fédération des Professionnèles (CSN) a été désigné pour représenter au vote les quelque 2 000 travailleurs et travailleuses sur le territoire du Conseil central du Bas-Saint-Laurent.